valeur de confiance 15

Traduit en anglais par « probability », le titre « waarschijnlijkheid » suggère la manière dont les images pointent vers ce qu'il appelle une « vérité probable » pour de Haan. Les indices visuels nous conduisent à des conclusions sur une réalité visuelle encore imprécise. Nous émettons des hypothèses sur la continuité d'une ligne partiellement révélée, ainsi que sur sa profondeur ou sa distance, en fonction de l'épaisseur relative des lignes ou de la densité des tons. La répétition et les subtils décalages de formes simples engendrent la complexité.

Dans cette série, comme dans beaucoup d'autres, l'esthétique séduisante découle en partie d'un débat sur la stabilité et le mouvement. Certes, il s'agit d'images statiques, mais leur illusion de mouvement, les sensations changeantes que nous en ressentons, résultent, comme toujours chez de Haan, du mouvement propre à sa technique photographique : l'animation des images à l'écran (ici un diaporama de carrés), le mouvement physique de l'appareil photo utilisé pour les photographier et la manipulation numérique de l'image résultante.

Les allusions à l'architecture dans la série « waarschijnlijkheid » sont particulièrement pertinentes pour ce discours sur la stabilité et le mouvement. Si les bâtiments sont solides et stables, notre expérience incarnée est toujours caractérisée par notre mouvement devant, à travers ou à l'intérieur d'eux. La linéarité et l'espace plan de l'architecture sont ainsi vécus de manière constamment changeante, car ses surfaces statiques sont perçues dans une relation de mouvement constant les unes par rapport aux autres, car nous sommes en mouvement. À l'inverse, notre immobilité face aux images de de Haan est contrebalancée par le mouvement de sa caméra lors de leur réalisation. – Derek Horton